Le cri de la carotte
Sandrine Delorme nous offre un livre témoignage écrit avec son coeur et ses tripes. Sa lutte contre les injustices faites aux animaux, son chemin parcouru du végétarisme au véganisme, ses doutes face aux détracteurs. Sandrine parle de "l'exercice d'équilibrage entre le principe de plaisir et celui de réalité" et on sent qu'elle l'a trouvé.
Face à l'injustice organisée envers les animaux, elle ne peut rester inactive. Elle surmonte sa timidité en devenant militante, affute son argumentation pour défendre sa philosophie et du coup les animaux.
La cause des animaux la transcende.
Le style est celui d'une bonne copine qui nous accompagne et nous soutien dans l'aventure vg "Mais vous, vous ne serez pas seul-e. Je suis là, nous sommes là, des centaines de milliers en France, de plus en plus nombreux".
Avec humour et sur un ton léger, l'auteure nous parle de choses grâves. On sent son implication, sa rage, son besoin obsessionnel d'agir face aux flagrantes injustices infligées aux animaux, jours après jours, heures après heures...
Sandrine nous prévient "Méfiez-vous, vous qui me lisez et qui songez peut-être à réduire votre consommation de viande, voire à la supprimer : vous risquez de parcourir un chemin bien plus long et bien plus aventureux que vous n'y aviez, peut-être, jamais songé". En effet, comme une évidence, le végétarisme ne semble plus suffisant, pas assez cohérent. Pourquoi ne plus manger de viande tout en continuant à cautionner le commerce du lait, des oeufs, de la laine, aller au cirque ou porter du cuir ? Car c'est bien là que Sandrine nous emmène en nous tenant la main. Livres, articles, associations, blogs, sites, l'auteure partage ses références et bon plans pour nous aider à avancer et nous familiariser avec le monde VG.
Ce livre une fois ouvert s'accroche et ne se referme qu'une fois terminé. Le cri de la carotte se lit d'une traite mais on y revient ensuite pour savourer certaines phrases, noter les références d'un livre ou l'adresse d'un site.
Morceaux choisis :
P 90 :"Dors, mon enfant... Les animaux sont heureux. Prends ton petit cochon peluche et fais-lui un câlin.. Mange ta viande, mon ange... Mais non la vache n'a pas souffert. On ne ferait pas souffrir une jolie vache, quelle idée ! Elle était endormie, elle ne s'est rendu compte de rien.
Ca a un drôle de goût, la viande ? Mais ça te fera grandir, ça te donnera des forces. (Pas celles de ces milliards d'animaux condamnés à l'immobilité totale, à enfler sur des os qui se brisent et dont les muscles inertes ne sont d'aucun soutien. Chut).
Mange et dors, dors, DORS, mon enfant."
p 109-110 "Et puis, je vous l'ai expliqué : l'empathie envers l'animal peut s'expliquer par le petit enfant blessé en nous, objétisé, qui n'attend que de se réveiller. Adulte, le végé est souvent un être hypersensible à toute tentative d'objétisation, d'infantilisation, de manipulation : du coup, pas facile de le mener par le bout du nez ! Il a un fort caractère, pas toujours très souple..."
Le plus :
La préface est écrite par Jacques Boutault, maire du II arrondissement de Paris où les cantines scolaires servent une fois par semaine un repas végétarien, en espérant que cette initiative se généralise...
le site de l'éditeur : http://www.i-editions.com/catalogue/livres/?id=110
le site de l'auteure : http://www.afleurdeplume.com
le blog de l'auteure : http://afleurdeplume.over-blog.com